
Corpus Christi
- Date de début : 28/03/2021
- Heure de début : 17:00:00
- Lieu : Sausheim, église St-Laurent
- Entrée libre
Musiciens
Programme
Tomas Luis de VICTORIA (1548-1611)
Tantum ergo
Thomas TALLIS (1505-1585)
O salutaris hostia
William BYRD (1539-1623)
Ave verum
J.P. SWEELINCK (1562-1621) – 400ème anniversaire
O Sacrum convivium
Gioachino ROSSINI (1792-1868)
O salutaris hostia
Franz LISZT (1811-1886)
O salutaris hostia
Ave verum
C. SAINT-SAËNS (1835-1921) - 100ème anniversaire
Ave verum
Anton BRUCKNER (1824-1896)
Tantum ergo en Ré majeur
Pange lingua en mi
Edward ELGAR (1857-1934)
O salutaris hostia n°1
Ave verum
Zoltan KODALY (1882-1967)
Pange Lingua
Maurice DURUFLE (1902-1986)
Tantum ergo
Marcel DUPRE (1886-1971)
O salutaris hostia
Francis POULENC (1899-1963)
Ave verum
Pierre VILLETTE (1926-1998)
O salutaris opus 21
Olivier MESSIAEN (1908-1992)
O sacrum convivium
Steven STUCKY (1949-)
O sacrum convivium
Un parcours musical autour du mystère eucharistique
Le Corps du Christ et sa nature, ont été aux sources de querelles incessantes dès l’aube de la chrétienté. Ainsi, les valentiniens se positionnèrent rapidement comme les défenseurs d’une nature uniquement psychique ou spirituelle du corps de Jésus abondant l’argumentaire selon lequel le Sauveur, s’il devait se soumettre à une existence humaine pour sauver les « spirituels », ne pouvait – en aucun cas – souffrir lors de la Crucifixion car il ne faisait qu’abandonner une enveloppe charnelle qui n’était pas de son essence, sa nature divine retournant naturellement au Principe premier.
Considérés, notamment par Irénée de Lyon, comme hérétiques, les valentiniens s’opposaient à l’orthodoxie chrétienne qui s’orienta dans une direction toute autre, plaçant la souffrance du Christ au centre de la Crucifixion et, par la même, donnant un caractère sacré à son corps, présent réellement dans l’hostie consacrée – la Sainte Cène se répétant sous nos yeux.
A ce titre, Thomas d’Aquin – docteur de l’Eglise, fut l’auteur de trois textes majeurs sur ce thème donnant lieu à des compositions musicales d’envergure : O Sacrum Convivium, Pange Lingua, O Salutaris Hostia (extrait de Verbum supernum prodiens). Ils seront les fils rouges de notre programme.
Le « Banquet Céleste » (O Sacrum Convivium) est un chant liturgique composé par Thomas d’Aquin. Inclus dans la liturgie catholique à titre d’antienne, il exprime un sens profond du sacré associé au mystère eucharistique. Repris par les plus grands compositeurs de Palestrina à Messiaen en passant par Byrd, Liszt ou encore Tallis il évoque la Sainte-Cène « Banquet Sacré ou l’on reçoit le Christ ». Celle-ci est définie comme un « mémorial » autrement dit un moyen de se souvenir. Enfin, comme dans les écrits de Jacques (cf. Epître) est mentionnée la nécessité d’avoir une âme « remplie » ou « emplie » pour pouvoir rejoindre l’Eternel.
Pange lingua : Le mystère de l’Incarnation
Reprenant l’hymne de Fortunat du 6ème siècle en le complétant, cette prière est une véritable catéchèse, tout en étant un cantique de vénération – rappelant la croyance très ancienne de la présence réelle. Les deux dernières strophes « Tantum ergo » sont chantées à chaque Salut du Saint-Sacrement.
O salutaris hostia : la verticalité mise en musique
Issu de l’hymne des laudes verbum supernum prodiens, O salutaris hostia fut mise en musique par les plus grands compositeurs pour être exécutée lors de l’élévation, remplaçant ainsi le deuxième verset du Hosanna. Son texte évoque directement le mouvement d’ascension, l’Hostie que l’on élève étant « porte du ciel ». Elle est donc la voie, le chemin. Suivons les paroles de Saint-Thomas qui nous indique à partir en quête d’un autre sens de la parole : l’Hostie devient alors une référence au disque solaire, symbole de la lumière qui nous éclaire, mais également au Tout, à l’Unité (le cercle) qui nous donne accès non au Ciel mais à la Connaissance.
>>Ecouter
Voix des Anges, opus 77 – (à venir)
>>Approfondir
Collection Analyses n°05, Corpus Christi ou le Banquet céleste (à venir)